Carrefour de la modernité

Chicago qui n’était au départ qu’une grande zone marécageuse, est devenue en quelques années, un grand laboratoire d’idées novatrices : en matière d’architecture, d’urbanisme et d’un point de vue culturel. On peut considérer, que la ville a ainsi profité de deux événements majeurs pour opérer ce tournant dès la fin du XIXème siècle.

Premier événement fondateur, la grand incendie de 1871. En dehors du drame humain et psychologique, la ville a profité de ce moment pour rentrer de plein pied dans la modernité. Une grande partie du centre ville est détruite. La nécessité de sa reconstruction permit alors l’émergence d’une nouvelle approche de la construction d’immeubles. Les urbanistes et les architectes ont décidé de reconstruire avec des idées et des matériaux modernes (acier, ciment, fer forgé…).

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Le grand incendie et la reconstruction de Chicago pour l’expostition universelle de 1871

Deuxièmement, l’exposition universelle de 1893 à accéléré ce processus de reconstruction et a installé un grand nombre de bâtiments faisant aujourd’hui parti du patrimoine de la ville. C’est notamment le cas de l’union Loop, le métro aérien circulaire qui délimité le Loop, le quartier financier.

L’exposition universelle a eu grand impact vu qu’elle a attiré 27 millions de visiteurs. Elle a ainsi permis d’installer Chicago comme représentant un terrain d’expérimentation architectural à taille réelle. L’école de Chicago, qui aura un rayonnement international, est alors un des mouvements majeurs qui se développent là-bas et qui installe Chicago dans la modernité.

Les architectes de ce mouvement, construisent particulièrement des immeubles de bureaux en acier et ciment. On assiste ainsi à une révolution de la construction avec la modernité : comme les matériaux changent, les techniques de construction aussi. Ici, on voit l’émergence du système poteau-poutre plutôt qui supplante le recours aux murs et refends porteurs.

Ainsi, en 1885, William Le Baron Jenney , un des fondateurs de ce mouvement, construit avec le Home Insurance Building, le premier gratte-ciel du monde.

Home Insurance Building

Home Insurance Building

 

En 1909, l’architecte-urbaniste Daniel Burnham créé le Chicago Plan Commission, une commission mise en place pour élaborer le plan de Chicago. Plus connu sous le nom de « Plan Burnham », Il s’agit d’un nouveau plan d’urbanisme qui prévoit la restructuration urbaine du centre-ville, la rénovation et l’élargissement de boulevards déjà existants, la construction de plusieurs bâtiments municipaux, la mise en place d’un nouveau chemin de fer, la construction d’installations portuaires et l’aménagement de nombreux espaces verts dans les quartiers situés en bordure du lac Michigan.

La ville est ainsi devenue un laboratoire d’expériences architecturales et un carrefour de différentes influences. Frank Lloyd Wright y conçoit ses « praire houses » ; Mies Van der Rohe diffuse depuis Chicago dans tout les États-Unis les idées de l’école du Bauhaus ; Chicago ainsi devenue un laboratoire d’expériences architecturales et un carrefour de différentes influences.

Elle le reste longtemps jusque dans les années 1960 qui voit le déclin de son industrie jusqu’ici très florissante, notamment sidérurgique.

Le meilleur exemple de cette innovation freinée par la réalité industrielle est le Chicago Spire de Calatrava : les travaux ont commencé en juin 2007 et devant s’achever en 2012. Ils ont cependant été stoppés à la suite de la crise financière de fin 2008. Le gratte-ciel devait pourtant devenir le plus haut du continent américain avec 150 étages et 609,60 mètres de hauteur.

 

Chicago Spire par Santiago Calatrava

Chicago Spire par Santiago Calatrava

Morand Marius

Pignon Clément

 

 

 

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